solitude

Chaque année nouvelle nous renouvelons nos voeux puisque telle est la tradition. Nous  pouvons difficilement nous soustraire à ce rituel.

Mes voeux les plus chers vous accompagnent tous et plus particulièrement celles et ceux qui sont en souffrance.

L'une des plus grande maladie de notre époque est l'isolement, la solitude, celle qu'on n'a pas choisie. On fait avec malgré tout mais plus on est seul, plus il est difficile d'aller vers autrui...

Un cercle vicieux  qu'il faudrait rompre. La maladie, le grand âge n'ajoutent rien. Alors c'est à vous que je pense particulièrement en ce début d'année.

Personnellement, j'ai choisi la création comme fidèle compagne. La vie ne m'a pas toujours gâtée non plus et les hauts et les bas sont fréquents. Mais qui y échappe vraiment?

J'ai la chance d'avoir une famille:deux grands enfants qui mènent leur vie en région parisienne et des parents âgés qui vivent encore de manière autonome dans leur maison du Finistère.

Je vois aussi mes soeurs quand cela est possible. Je salue en particulier celle qui vit au Québec depuis tant d'années déjà! Nous nous sommes revues pour les fêtes de fin d'année. Quelle joie!

J'ai aussi quelques ami.e.s fidèles en France et à l'étranger notamment en Belgique. Les réseaux sociaux m'ont permis de rencontrer de belles personnes: les échanges virtuels du départ se sont parfois transformés en belles rencontres puis en véritables amitiés!

Je suis souvent incomprise car un peu marginale dans ma façon d'aborder le monde. Je suis sûre d'une chose cependant: nous devons nous efforcer de donner le meilleur de nous même quelques soient les circonstances. Pas facile tous les jours... Pourtant si on regarde le monde par écrans interposés, nous avons de quoi nous réjouir. Pour l'heure nous vivons dans un pays en paix et nous bénéficions de nombreux avantages, ne serait-ce que manger à sa faim, se soigner... Nos enfants vont à l'école...

Oh, je sais! Le tableau est loin d'être idyllique... Les écarts sociétaux se creusent de plus en plus. Un nivèlement par le bas... Désespérant et tellement injuste!

Rajouté à cela le réchauffement climatique qui nous fait ressentir avec effroi tellement de bouleversements à commencer par l'afflux de populations désespérées.

Et je ne parle pas du fondamentalisme ni de ses conséquences...

Tout ceci pour vous dire que je m'efforcerai toujours de peindre de belles choses qui vous fassent rêver. C'est peu de chose mais c'est ma contribution personnelle , ma petite pierre à l'édifice...

Alors vive les Poissonneaux qui nous veulent du bien! Je les ai créé comme des symboles de paix et de bienveillance. Ils sont nos anges-gardiens. Le tout est d'y croire!

On a à peu près tout dit sur le sujet. Permettez-moi seulement d'ajouter mon point de vue.

Effectivement, la solitude et l'introspection sont des conditions nécessaires à la recherche d'idées nouvelles.

Ce repli sur soi c'est un peu comme une connection avec son être intérieur. Nous vivons tous au quotidien des situations de vie diverses et variées. Nous y réagissons tous avec notre propre sensibilité, aux évènements, à l'actualité.

L'artiste-créateur, ces deux mots sont indissociables, est aussi un "analyste" et témoin de son temps et de son époque. C'est avant tout un être ultra sensible, une éponge...

Je pense qu'il n'est pas utile d'être dans la mouvance du "tout contemporain" pour s'exprimer sur son temps.

Je parle de mode. Il est de bon ton aujourd'hui de prôner son appartenance à cette vague plastico-moderne...

Pour ma part, il n'en sera jamais ainsi.

Suivre mon intuition, me remettre en question, chercher, aller plus loin, lire, écrire, dessiner, composer, me tromper, me perdre... Retrouver mon chemin... Dans la solitude de l'atelier pour mieux partager avec vous lors des expositions.

Avec ceux qui gardent au fond d'eux une part de fraîcheur et d'innocence.

Un exemple, un épisode cruel de vie, c'était peu de temps après le massacre à Charlie Hebdo de janvier 2015... Une colombe, à ma façon, qui s'interroge sur l'état du monde...

"L'énigme", huile sur toile, 46x38 cm

L'expression d'un sentiment d'une profonde consternation difficilement traduisible plastiquement par des images poétiques. 

Fort heureusement, le repli sur soi est propice aussi à des créations plus joyeuses!

"Une maison à croquer" dans la série "Architectures improbables", huile sur toile 46x55 cm, 2017.

Duo: "C'est l'histoire de Paulo et Jeannette", acrylique sur toile 2013, 46x24 cm x2

Il y a un amour, un seul qui m'accompagne depuis l'enfance: l'Amour de l'Art, de la Peinture. Celui là ne m'a jamais déçue.

La vie amoureuse n'est pas toujours un long fleuve tranquille, ça se saurait!

En ce jour de Saint-Valentin, je veux juste affirmer qu'il existe d'autres formes d'amour que celui du couple.

Ce ne sont pas les célibataires désabusés qui me contrediront! 

Quoiqu'il en soit je vous souhaite à tous d'être heureux en couple ... ou pas.

Et si on ne vit pas en couple, on peut avoir près de soi ses amis, son animal ou une passion dévorante qui vous fait oublier le reste...

Question de point de vue, non commercial!

J'ai souvent évoqué les "mystères" de la création.

Vaste sujet...

Dans quel état mental est l'artiste quand il est dans cette sorte d'état second, où il se sent connecté à quelque chose qui le dépasse?

Cela s'appelle aussi l'inspiration, paraît-il.

En ce qui me concerne, c'est le matin au réveil que les idées me viennent. Mais pas tous les matins, évidemment!

C'est quelque chose d'étrange, j'ai des tas de couleurs et de formes dans ma tête, je pense à des poèmes, des musiques entendues, à cela se rajoutent des phrases, des mots...

Je pense aussi à des paysages que j'ai vus, aux personnes que j'ai rencontrées... Aux livres que j'ai lus.

En ce moment, je redécouvre la poésie d'Appolinaire et ses calligrammes. J'écoute la voix christalline de la chanteuse Enya...

Fabuleux!

Pour moi poésie, musique et peinture sont indissociables. 

Lorqu'une passion vous anime, lorqu'elle vous prend aux tripes au point de vous dire que votre vie en dépend, il est clair que vous êtes gravement contaminé. Personnellement, je ne me plains pas de souffrir de cette maladie, autant dire que je dois être un brin maso... Je cogitais hier à ce sujet tandis que je peignais sur le motif. J'avais choisi comme sujet une chapelle située sur l'emplacement d'un chateau fort aujourd'hui disparu dans la petite cité de la Roche-Derrien (22).  

Je pensais un peu naïvement certes, que mon sujet religieux pourrait m'apporter un peu d'apaisement, il n'en fut rien. Je me suis réveillée ce matin avec le sentiment de ne pas être dans mon assiette, triste, tourmentée serait plus juste...

J'aimerais que les visiteurs qui se déplacent pour voir nos oeuvres comprennent que nous nous investissons corps et âme dans nos créations et que nous nous mettons parfois en danger.parce que nous sommes des êtres extrêment sensibles. Un artiste, un vrai est quelqu'un de fragile, de bancale qui souvent a été malmené par la vie mais qui tente de guérir par sa passion, une sorte de résilience dirait Cyrulnik.

Je pense viscéralement que la souffrance et la douleur font partie de nos existences humaines plus que la joie et le bonheur. 

Nous nous efforçons tous les jours de conjurer cela car nous devons donner aux autres et à nous-mêmes une image positive,  mais au fond de nous qu'en est-il vraiment?